Qu’est-ce que la scripophilie ?

La numismatique, déjà riche de nombreuses spécialités (monnaies, jetons, médailles, papier-monnaie...), s'est enrichie au début des années 1980 d'un nouveau champ d'action : la scripophilie, dont le terme est accepté depuis 1985 par le Petit Larousse. La Scripophilie désigne la collection des titres anciens - actions et obligations - qui ne sont plus cotés en bourse, à l'exception de quelques emprunts étrangers (chinois, argentins, belges, etc.). Soit les titres ont été dématérialisés, soit les sociétés ont fait faillite. En France, la dématérialisation a eu lieu en 1984.

La scripophilie s'intéresse à toutes les formes de vieilles valeurs financières, qui ont un jour été cotées sur une place financière. Ces documents sont gravés et numérotés. Parmi les six millions de titres recensés, certains d'entre eux, richement illustrés, apportent un véritable témoignage sur l'activité de la société émettrice, et ce dans tous les domaines : les arts, les sciences, les grands travaux et cinémas, etc.

Ainsi la scripophilie permet aux amateurs de retracer, grâce à ces documents, la richesse méconnue d'un des aspects de notre patrimoine historique économique, industriel et financier.

Quels sont les principaux critères de collection ?

La collection des anciennes actions de bourse a de multiples facettes. On dénombre cinq critères déterminant la valeur d'un titre de collection.

La rareté des anciennes actions de bourse

La rareté demeure le critère essentiel de la valeur d'un titre ancien de bourse. Les fameux emprunts ou autres obligations des pays de l'Est sont légion. Avant l'annonce de leur remboursement par les Etats émetteurs, ces documents ne valent pas un franc pièce et s'acquièrent au poids.

Le nombre de titres émis est, en principe, inscrit sur le document : "capital divisé par x actions". Plus le tirage est faible (moins de 5 000), plus la valeur augmente. Tout dépend aussi du nombre d'exemplaires en circulation sur le marché. Un titre peut être rare, jusqu'à ce que des centaines d'exemplaires apparaissent soudainement !

L'ancienneté des titres

La majorité des titres anciens sont antérieurs à 1940. Les titres les plus anciens et les plus rares sont ceux datés du 18ème siècle.

De 1800 à 1848, peu de sociétés se créent en faisant appel à l'épargne, exception faite des canaux, des mines de charbon ou des premiers chemins de fer. Les titres émis entre 1848 et 1929 sont plus nombreux. Durant cette époque, la révolution industrielle bât son plein. Les sociétés se multiplient. On assiste par conséquent à un essor de titres. C'est l'âge d'or pour les collectionneurs.

En 1929, c'est la crise financière. Les faillites se succèdent à un rythme effréné. A partir de cette date, les titres qui apparaissent sur le marché présentent peu d'intérêt.

La dématérialisation intervient en 1984. La scripophilie, la collection des anciennes actions de bourse, se développe
alors très rapidement en France comme en Allemagne, en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis.

La richesse des illustrations et des signatures

Les titres de bourse français se singularisent par la richesse de leurs illustrations gravées monochromes ou polychromes. C'est à partir de 1850 que ces documents ont été imprimés sur papier couleur.

Les titres de bourse étrangers, notamment américains, sont eux moins décorés et la plupart du temps monochromes.

Certains artistes célèbres notamment de l'Art Nouveau ont prêté leur talent comme Alphonse Mucha, Félix Schmidt ou Paul Cauchie, mais aussi Cappiello, Métivet, Catenacci, Crabbe…
Leurs signatures sur ces documents anciens sont toujours synonymes de plus-value, de même que celles d'un administrateur célèbre (Ferdinand de Lesseps, ...), ou encore d'un grand financier (Rothschild, ...).

Leur état de conservation

L'état de conservation des vieux titres de bourse est primordial. A moins d'être exceptionnel, un titre ancien abîmé ou plié perd de sa valeur.

Les coupons qui ont été découpés ne le dévalorisent cependant pas, sauf s'il s'agit d'actions du 18ème siècle, telles que celles de la Compagnie des Indes, du Canal des Deux-Mers, etc.

Les thèmes

Les thèmes bordés à travers les titres de bourse sont de véritables témoignages de l'histoire économique et financière.

D'une activité à une région ou un pays, le collectionneur dispose d'un choix considérable pour démarrer une collection. Certains thèmes sont plus prisés tels que l'automobile, l'aviation ou le cinéma.

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